Bavarde, démonstrative, colorée, l'iconologie de Jean François Veillard joue sur le registre d'une inspiration toujours à la recherche de l'insolite insolence. Comme dans l'imaginaire de l'enfant, l'assemblage des éléments épars engendre un microcosme symbolique très personnel. Sensations agressives, peurs incontrôlables, rires étranges, une gestualité éloquente et efficace, recherche du plaisir. La réalité se mire dans le miroir déformant de l'imagination de l'artiste. Ici, tout est possible, tout est permis. Une fantasmagorie complexe. On descelle des tensions instinctives personnifiées. La peinture intéresse l'artiste que dans la mesure où elle obéit le mieux aux propositions les plus loufoques de son imaginaire et non pas forcément à une exigence picturale précise. Il n'est pas question pour lui d'imiter la réalité... Les couleurs les plus vives haussent les images à un sens symbolique personnel.
L'œil de l'artiste crée un espace où ses héros et ses héroïnes sont vus à travers les lentilles grossissantes de son humour. Il y a une certaine parenté avec James Ensor et Max Beckmann. Comme une auréole pleine, parfois transparente, le cercle parfait apparaît d'une manière récurrente dans plusieurs de ses toiles. Les personnages de Jean François Veillard sont joyeux. Affublés de signes distinctifs propres, ils nous saluent du haut de leur tendre originalité. Proche de l'humain, la peinture de Jean François Veillard exalte la plasticité de la vie.
Ileana CORNEA, critique d'art