Aussi loin que remonte ses souvenirs, cet artiste Lillois, né en 1966, n'a jamais lâché ni crayons, ni pinceaux.
Au début des années 80, poussé par un besoin " viscéral " d'expression, il se tournera d'abord vers le théâtre (conservatoire national supérieur d'art dramatique), avant d'être définitivement rattrapé par la peinture.
En 1988 il s'installe à Paris, qu'il délaisse en 89 pour la Floride où il sera portraitiste chez Walt Disney.
En 90 de retour à Paris, démarre une longue période d'apprentissage aux travers de différents travaux, (toiles, décors, fresques, happenings en soirées, affiches, couvertures de magazines, sculptures, etc.…) Cela pour de nombreuses sociétés, Nokia, Médiascenie, Bouygues, Baccarat, Canon et surtout Louis Vuitton avec laquelle il travaille de façon régulière et ponctuelle durant plus de 5 ans.
En 1997 il décide de ne plus se consacrer qu'à sa peinture et délaisse ainsi ces travaux " alimentaires " qui le monopolise trop et l'empêchent de laisser libre cours à sa création personnelle. Convaincu que ce n'est pas à l'artiste, peu enclin au commerce, d'aller défendre son travail devant des galeristes, mais bien aux " marchands d'art " de dénicher les œuvres, il organise luimême ses expositions, ce qui certes lui demande beaucoup de temps et d'énergie, mais lui offre une vraie liberté.
Dans des lieux très différents, de son atelier à Montreuil, usine désaffectée de 1600 m2, à Glaz'art (lieu culturel parisien), à des sociétés ou des hôtels dont " l'Alliance à Lille ", magnifique couvent des minimes du XVIIe siècle où il expose régulièrement. Exposer pour lui est vital.
Telle une naissance, l'artiste accouche d'une œuvre qui ne démarre sa vie qu'une fois sortie de l'atelier... Pour qu'elle vive une œuvre doit être vue …Pour qu'elle ait un sens, elle doit émouvoir d'autre sensibilité que celle de l'artiste. N'étant lui même qu'un instrument au service de cette émotion. Ce n'est pas lui qui en décide la qualité, mais le savant mélange du fruit de son inspiration, de sa sincérité et de son abnégation dans le travail.
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Si sa peinture semble démonstrative c'est sans doute parce qu'il est un " bavard " qui peint ce qu'il ne peut dire. Il met des couleurs, de la matière là où les mots ne suffisent plus. " L'inspiration libre " est sans doute l'expression qui caractérise le mieux son travail. Son besoin d'exprimer le rend boulimique, une fois l'inspiration lancée il part dans des marathons- peinture de plusieurs semaines ou plusieurs mois sans interruption ou le moins possible.
Ses thèmes sont donc aussi variés que ses techniques (acrylique, huile, collage, aquarelle, aplats, matière, etc.). On lui demande parfois pourquoi autant de différences entre ses sujets.
"Parce que mes goûts, mes envies, mes humeurs sont multiples. Je ne peux me cantonner à un seul sujet quand autant se bousculent dans ma tête. Je suis boulimique en période de création, même si je travaille sur un tableau, si d'autres sujets viennent interférer, je les jette aussitôt sur une toile de façon à ne pas les perdre, avant de me reconcentrer sur le tableau en cours. Ainsi il peut m'arriver d'avoir plusieurs dizaines de toiles que je travaille en même temps, sur des sujets très différents."
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Il passe des " femmes objets " : Un hymne à la femme comme pour mieux faire mentir cette expression misogyne. Tenter de retrouver dans un objet, comme une obsession, la suggestion des courbes féminines qui émoustille le mâle.
Aux " braves de comptoir " : Des " gueules cassés " de bistrot, taillés dans la matière, source intarissable mais pas forcément d'eau pure…
En passant à la " surconsommation " : Sorte de bilan satirique et colorée de notre époque où tout est production communication consommation… Un portrait sur détaillé comme un brain-storming, melting-pot de ses idées.
A ses " plages " : Peuplées de nymphes en-maillotées, embouteillées serviettes contre serviettes, c'est la " surconsommation " encore, mais en vacance, et peuplée de nymphes comme pour trouver du rêve dans cette oisiveté de masse, mascarade du peuple en vacance.
Mais aussi à " L'homme à tête de télévision " : Compte-rendu satirique de notre siècle, ou l'on communique de sa chambre avec la Chine ou l'Amérique, mais où l'on ignore le nom de son voisin de palier. On communique certes, mais on reste seul devant la lucarne.
A sa " tauromachie " : Pourquoi la tauromachie ? Un prétexte… Pour un amoureux du mouvement et de la couleur, quoi de mieux qu'un habit de lumière et des passes tauromachique comme support.
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