Je suis venu à la peinture d’un seul coup, à l’âge de 30 ans, depuis lors je n’ai jamais cessé de peindre. J’ai trouvé un moyen d’expression roboratif et illimité.
Mes premiers sujets étaient des paysages du grand Nord, images ramenées de mes voyages en Alaska, par la suite mes tentatives de m’approprier la lumière sont devenues une quête.
Alors j’ai commencé mon voyage dans la peinture en m’arrêtant d’abord auprès des ambulants russes. L’un d’entre eux, Kouindji, peignait d’une telle manière qu’à ses expositions les visiteurs allaient regarder derrière la toile pensant y trouver une bougie ou une autre source de lumière ; c’est cette bougie que j’essaye de saisir.
Je n’ai cessé dès lors me promener du Quattrocento à l’art contemporain, sans ordre chronologique, avec des affinités pour les expressionnistes allemands et la sécession Autrichienne.
Ensuite je me suis essayé au nu, et bien que ne pouvant pas me résoudre à transformer le corps des femmes, j’ai rencontré Modigliani, Kess van Doggen, Lempika, Gauguin et Matisse qui sont mes préférés dans ce domaine. Malgré tout, les paysages et les scènes de genre sont restés mes préoccupations.
J’aime l’idée que la peinture est un art majeur, car les règles sont simples, tout se passe dans un périmètre donné et la partie ne saurait se dérouler autrement.
Je préfère montrer l’autonomie du sujet au lieu de la démontrer, proposer et non dénoncer de sorte que le tableau terminé, le spectateur se l’approprie, son regard en fera ce qu’il en voudra par la suite. C’est lorsque le libre arbitre est repoussé dans ses ambiguïtés que l’autonomie de l’oeuvre devient totale.
Franck Tanviray
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