"Michel Macquet est un peintre contemporain. Loin des galeries en vue, à l'écart du courant conceptuel aujourd'hui dominant, il est à la tête d'une oeuvre encore très jeune - quinze ans à peine (1987) - qui, si elle est née dans l'autodidactisme, n'en a pas moins reparcouru quelques-unes des étapes essentielles de la peinture moderne.
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Les objets de Michel MACQUET ne redoublent pas l'espace visible, ils ne le miment pas ; pour autant, ce ne sont pas des projections d'un espace mental : ce sont des objets dont la seule propriété est la particularité. Ils mettent en peinture le croisement , l'hybridation, le métissage par un jeu des formes et des couleurs, dont la liberté est moins le véhicule que le désir ; désir d'altérité qui se traduit par des imbrications mouvantes et des frontières ondulantes et perméables.

La force de Michel MACQUET réside dans la grammaire qu'il a instituée en amont de son Ïuvre, grammaire de relations simples (couleurs, formes, oppositions) dont il a acquis une maîtrise de plus en plus prolifique, produisant des "phrases" de formes colorées d'où émanent un sens qui, s'il ne peut se dire de manière univoque, n'est pas pour autant ambigu : c'est le sens qui plaide avec une si grande vigueur pour le métissage et la liberté des êtres. Dans la mise en partition de ces relations simples, il y a une musicalité que le rythme même des toiles extériorise.
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On est frappé de constater comment dans son travail se marient non seulement les vénérables ancêtres du surréalisme (MATTA, GORKY, par exemple), les pères de l'expressionnisme abstrait ou de l'abstraction lyrique, mais aussi et surtout les cousins de l'art brut, de l'art pauvre ou plus encore de support-surface."

- Christian Bouchindhomme, philosophe / 1997-